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Aujourd’hui, nous allons parler d’un phénomène en pleine expansion sur les réseaux sociaux et qui touche de plus en plus de personnes : le doomscrolling. Il s’agit de l’acte de scroller de manière compulsive sur des informations essentiellement négatives, notamment de nature dystopique. Cette pratique, qui peut sembler anodine, peut en réalité causer des problèmes de santé mentale, tels que la dépression et l’anxiété, en particulier chez les jeunes.
L’origine du terme dans la culture numérique
Le terme doomscrolling vient de la combinaison de deux mots. Tout d’abord, “doom” qui signifie les ténèbres ou la ruine, et ensuite “scrolling” qui consiste à défiler l’écran de notre smartphone ou de notre ordinateur. Cependant, le terme fait également référence au “FOMO” ou “Fear of missing out” (la peur de manquer quelque chose), qui pousse les gens à vouloir être toujours connectés aux réseaux sociaux et à être informés en permanence. Les chercheurs américains ont daté l’apparition du phénomène sur Twitter en 2018, mais cela n’est que depuis la crise sanitaire de la Covid-19 que le terme s’est répandu et qu’il est devenu populaire.
Les cibles de doomscrolling
L’étude menée par les chercheurs américains a également montré que le doomscrolling touche des personnes de différents bords politiques et de différents sexes, bien que les jeunes et les hommes soient les plus susceptibles de tomber dans cette pratique. Les chaînes d’infos en continu sont également considérées comme une forme de doomscrolling.
Les conséquences sur la santé mentale
Selon Dan Geiselhart, fondateur de TechTrash et co-auteur du livre Les Possédés, le doomscrolling peut avoir des conséquences plus graves sur la santé mentale. En effet, même si la lecture d’informations sur les réseaux sociaux peut être intéressante, il est important de comprendre pourquoi nous sommes captivés par ces informations. De nombreux biais de confirmation de négativité nous poussent à nous focaliser inconsciemment sur les informations négatives, et le design de l’application qui incite à rester dessus est également un facteur influent. Nous vivons dans une économie de l’attention, où les entreprises gagnent plus d’argent plus les utilisateurs passent du temps sur les applications.
L’avenir du “scroll infini”
Alors que plusieurs applications, telles que Spotify, se mettent également au scrolling infini, il est légitime de se demander si les utilisateurs ne vont pas finir par se lasser de cette pratique. Cependant, pour Dan Geiselhart, cela n’est pas encore le cas. Il considère que chacun doit essayer de se contrôler par rapport au scrolling, et que l’idéal serait d’obliger les entreprises à mettre en place des notifications pour informer les utilisateurs du temps qu’ils passent sur les applications.
En fin de compte, le doomscrolling peut sembler être une activité relaxante, mais elle peut avoir de graves conséquences sur la santé mentale à long terme, surtout chez les jeunes. Il est essentiel de comprendre pourquoi nous sommes captivés par ces informations et de prendre du recul pour éviter de tomber dans ce piège.