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Des chercheurs ont créé une technologie qui combine l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) et l’intelligence artificielle (IA) pour décoder le langage interne et fournir une traduction approximative des histoires qu’une personne a écoutées ou imaginées. Les chercheurs ont formé l’IA en utilisant des extraits de podcasts et de la radio que les participants ont écoutés pendant qu’ils étaient scannés par IRMf. Bien que la technologie en soit encore à ses débuts, elle pourrait être utile pour aider les personnes qui ne peuvent pas parler ou communiquer par d’autres moyens, comme celles qui ont subi des AVC ou qui vivent avec une sclérose latérale amyotrophique. Les interfaces cerveau-ordinateur actuelles nécessitent l’implantation de dispositifs dans le cerveau, mais les chercheurs espèrent utiliser des techniques non invasives comme l’IRMf pour décoder le discours interne sans avoir besoin de chirurgie. Découvrons où en est la recherche actuellement et si lire dans les pensées est un objectif plausible.
L’IRMf ne permet pas encore de lire dans les pensées
Bien que l’IRMf soit une avancée importante pour la neuroscience cognitive, elle est loin d’être une machine à lire dans les pensées. En effet, les neuroscientifiques ne peuvent pas observer un scan du cerveau et dire ce que la personne était en train de voir, d’entendre ou de penser dans le scanner. Cependant, les scientifiques travaillent depuis des décennies à décoder les scans IRMf pour communiquer avec les personnes qui ne peuvent pas communiquer verbalement. Dans une étude de référence de 2010, des scientifiques ont utilisé l’IRMf pour poser des questions fermées à un individu qui ne pouvait pas contrôler son corps et qui semblait inconscient.
La combinaison de l’IRMf avec l’IA
Les chercheurs ont combiné la capacité de l’IRMf à surveiller l’activité cérébrale avec la puissance prédictive des modèles de langage de l’intelligence artificielle. Ils ont ainsi créé un décodeur qui est capable de reproduire les histoires que les personnes ont écoutées ou imaginées avec un niveau de précision étonnant. Le décodeur peut même deviner l’histoire derrière un court métrage que quelqu’un a regardé dans le scanner, bien que la précision soit moindre. Cette technologie peut être utile pour les personnes qui ne peuvent pas communiquer verbalement.
La technologie en est encore à ses balbutiements
La technologie reste encore très expérimentale et nécessite une formation intensive pour chaque personne qui l’utilise. Elle ne crée pas une transcription exacte des mots que les personnes ont entendus ou imaginés car elle ne décide que de la signification globale de l’histoire. Les chercheurs soulignent également la nécessité de mettre en place une politique proactive qui protège la vie privée de nos processus mentaux internes.
Les capacités de l’IA dans la conscience mentale
Les résultats de l’étude ont montré que l’IA pourrait aider à traduire nos pensées en paroles, mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour lire dans les pensées précisément. Les chercheurs ont appelé à des politiques qui protègent la vie privée de nos pensées internes pour éviter toute utilisation dangereuse ou abusive de la nouvelle technologie.
Le futur de la technologie
Le décodeur doit encore être largement utilisé, mais ses implications pourraient être vastes. Les chercheurs espèrent adapter ces découvertes pour des systèmes d’imagerie cérébrale existants tels que la spectroscopie proche infrarouge (SPNIR) et l’électroencéphalographie (EEG). Bien que ces machines ne soient pas portable, elles permettront tout de même une avancée dans l’utilisation de la technologie pour des interfaces cerveau-ordinateur.
La marge de progression
Le décodeur nécessite toujours une personnalisation intense, et des heures de données IRMf sont nécessaires pour chaque individu. Néanmoins, avec chaque utilisateur, les modèles d’IA doivent être entraînés à “s’adapter et à ajuster votre cerveau”, selon les chercheurs. Comme les scientifiques découvriront davantage de similitudes dans le cerveau des individus, le niveau de personnalisation nécessaire pour utiliser la technologie diminuera.
Le nouvel usage de l’IRMf suscite également des inquiétudes en ce qui concerne la vie privée. Les données IRMf sont des informations extrêmement personnelles, et les gouvernements pourraient utiliser cette technologie pour effectuer une surveillance accrue de la population.