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Un constat alarmant ressort du rapport d’Oxfam France publié jeudi 27 avril : les écarts de salaires des PDG et ceux des salariés des 100 plus grandes entreprises cotées en bourse sont “complètement hors sol”, selon l’ONG. En effet, entre 2011 et 2021, la rémunération des PDG a augmenté de 66%, tandis que celle des salariés n’a augmenté que de 21%. Alors que les entreprises enregistrent des profits records, les richesses produites ne sont pas équitablement réparties.
Une hausse de l’écart de rémunération entre PDG et salariés
Le rapport d’Oxfam France souligne que “l’écart de rémunération moyen entre le PDG et le salaire moyen” des 100 plus grandes entreprises cotées en bourse est passé de 64 à 97 en 10 ans. En d’autres termes, les PDG gagnent en moyenne 97 fois le salaire moyen de leurs employés, contre 64 fois il y a dix ans. Cette situation a un impact sur les salaires les plus bas, particulièrement impactés par l’inflation. Les inégalités femmes-hommes subsistent également, puisque moins de 11% des entreprises sont dirigées par des femmes et les femmes dirigeantes gagnent en moyenne 36% de moins que les hommes.
Les plus grandes entreprises où l’écart de salaire est le plus important
Oxfam France établit également un classement des trois entreprises où l’écart de salaire est le plus important entre le PDG et les salariés. En tête, on retrouve Teleperformance, dont le PDG Daniel Julien gagne “1 484 fois plus que le salarié moyen de l’entreprise”. Stellantis, constructeur automobile possédant Peugeot, Citroën, Fiat…, arrive en deuxième position, avec un PDG, Carlos Tavares, qui gagne 1 139 fois plus que le salarié moyen. Enfin, Dassault Systèmes, éditeur de logiciels spécialisé dans la conception 3D, est en troisième position, avec un PDG, Bernard Charlès, qui gagne “385 fois plus que son salarié moyen”.
Oxfam France appelle à une revalorisation du travail
Face à cette situation, Oxfam France appelle à revaloriser le travail en favorisant les augmentations de salaires, en commençant par les bas salaires, et à limiter les écarts de rémunération en imposant un écart de 1 à 20 entre la rémunération des PDG et le salaire médian. L’ONG estime que certaines rémunérations peuvent être considérées comme “indécentes” et doivent être encadrées. Elle recommande également de réduire les inégalités entre les femmes et les hommes en réformant l’index pour l’égalité professionnelle et en introduisant des éga-conditionnalités dans les subventions, autorisations et marchés publics.
Vers une prise de conscience sur le poids des versements aux actionnaires
Oxfam France réalisera dans les prochaines semaines un second volet de son étude, en partenariat avec Le Basic, portant sur “le poids des versements aux actionnaires”, qui n’ont cessé d’augmenter au détriment des rémunérations des salariés. Cette étude vise à sensibiliser les entreprises et les pouvoirs publics sur les effets de la distribution disproportionnée des richesses.