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Universal Music Group (UMG), l’un des leaders mondiaux de l’industrie du disque, a envoyé une lettre aux plateformes de streaming, notamment à Spotify et Apple, pour qu’elles cessent d’autoriser l’utilisation de l’IA générative pour télécharger son catalogue de chansons. L’entreprise craint que ces outils ne soient utilisés pour recréer la voix d’artistes, écrire des paroles ou créer de nouveaux titres, ce qui pourrait porter préjudice aux artistes. En réponse, les plateformes de streaming devront revoir leur politique d’utilisation de l’IA générative pour s’assurer qu’elle respecte les lois sur les droits d’auteur.
Les enjeux de l’IA générative dans l’industrie musicale
L’IA générative a un grand potentiel dans le monde de la musique, comme l’a récemment démontré David Guetta. Ce dernier a demandé à un robot d’écrire des paroles dans le style d’Eminem, puis à un autre service de recréer la voix du rappeur américain. Sur YouTube, des comptes publient des reprises de chansons avec la voix d’autres artistes, ainsi que de nouveaux titres avec la voix d’artistes décédés. Pour Universal Music, ces outils représentent une menace importante car ils pourraient permettre à de nombreuses personnes de créer des chansons en s’inspirant du style des artistes, puis de les publier sur les plateformes de streaming musical, ce qui pourrait entraîner une baisse relative des écoutes des artistes.
La situation est d’autant plus préoccupante que certains services de streaming se mettent à concevoir d’innombrables chansons avec ces nouveaux outils. Le chinois Tencent aurait ainsi créé plus de 1 000 titres, tandis que la plateforme émiratie Anghami permet à ses utilisateurs de générer des titres directement dans son application.
Universal Music veut protéger les droits d’auteur de ses artistes
Dans sa lettre aux plateformes de streaming, Universal Music Group souligne que certains systèmes d’IA ont pu être entraînés avec du contenu protégé par le droit d’auteur sans obtenir les consentements requis des détenteurs des droits ou sans leur verser une compensation financière. En tant que leader de l’industrie du disque, Universal Music souhaite protéger les droits d’auteur de ses artistes et s’assurer que leur musique est utilisée de manière éthique et légale.
Cependant, la législation ne semble pas favorable à la maison de disques dans cette affaire. Selon Arthur Millerand, associé du cabinet Parallel Avocats, “si une IA écrit une phrase dans le style d’Eminem, pour reprendre la récente chanson de David Guetta, elle ne reproduit pas une de ses créations et ne viole pas ses droits”. Il est donc peu probable que Universal Music puisse interdire l’utilisation de l’IA générative de manière globale, mais elle peut essayer de négocier avec les plateformes de streaming pour que l’utilisation de l’IA générative soit réglementée et respectueuse des droits d’auteur.